Aujourd’hui, la contamination des aliments par les substances présentes dans les étuis ou les boites en carton est avérée. La présence d’huiles minérales est mise en évidence dans une grande variété de denrées alimentaires. Celles-ci en effet peuvent être contaminées à n’importe quel moment dans la chaîne de transformation ou d’approvisionnement. Les groupes de produits les plus susceptibles d’être contaminés par ces substances comprennent les céréales, le riz, les farines, les pâtes…

Des études et une recommandation de l'EFSA

La contamination des aliments conditionnés dans des systèmes d’emballage associant un étui ou une boîte en carton et un sachet en matière plastique par les substances issues de fibres recyclées a été révélée par une étude menée par l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BRF) en 2010. Cette étude a fait l’objet d’une communication en 2013 (Biedermann et al., 2013).

En octobre 2015, l’organisation FoodWatch a pubié les résultats de leur étude et a alerté les pouvoirs publics sur la contamination possible de certaines catégories d’aliment par des huiles minérales issues principalement des papiers et cartons recyclés.

La fraction d’huile minérale concernée est essentiellement composée de mélanges complexes d’hydrocarbures (entre 10 et 35 atomes de carbone) d’origine fossile. Deux catégories de ces composés sont identifiées dans les phénomènes de contamination :

  • les MOAH (Mineral Oil Aromatic Hydrocarbons)
  • les MOSH (Mineral Oil Saturated Hydrocarbons)

Bien que possédant des poids moléculaires importants et des pressions de vapeur faibles, ces composés, dans des conditions de températures et de durée de stockage spécifiques, sont susceptibles de migrer vers l'aliment. Ces migrations dépendent également du type de conditionnement utilisé (emballage primaire) qui peut jouer un rôle plus ou moins barrière vis à vis de ces phénomènes.

Si aucune réglementation n'existe actuellement sur les quantités acceptables de ces huiles minérales dans les produits alimentaires, en juin 2012, l'EFSA (European Food Safety Autority) a établi des recommandations basées sur une dose journalière admissible (DJA) de 0,01 mg/kg de poids corporel soit une limite dans l'aliment de 0,6 mg/kg.

Mise au point de méthodes d'analyses

Pour définir de telle limite ou encore mettre en place des méthodes d’analyses adaptées, il est prépondérant de décrire correctement les phénomènes mis en cause et de mettre ainsi en place des outils de maîtrise (outil de prédiction par exemple) afin de concevoir des emballages sûrs.

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Figure n° 1: abques iso-temps (a) et iso-migration (b) pour la contamination sans contact au travers d’un film de 50 µm de polypropylène biorienté. Les courbes continues sont les approximations et les points, les valeurs expérimentales. Ex : à 60°C et après 30 jours de contact, le niveau de contamination de 35% pour benzyle butyle phtalate est attendu. Pour la même substance, pour que le niveau de migration relatif soit inférieur à 1 %, le temps de contact ne doit pas dépasser 200 jours à 20°C.

C'est ce à quoi s'est attaché le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) au cours de programmes de recherche partenariale (à titre d'exemple les projets "SafeFoodPackDesign" et "MINOILS") afin de mettre en évidence avec un montage expérimental la contamination des aliments de façon indirect par des huiles minérales et de proposer un modèle prédictif simplifié indépendant du soluté.

Un des résultats principaux des projets est la construction des abaques iso-contamination / temps / température / poids moléculaire (voir la figure 1) sur la base de données expérimentales obtenues pour divers températures de conditionnement et une géométrie étudiée. Ces abaques permettent de prédire, pour une concentration initiale connue d’un soluté dans un matériau, sa durée de contact pour une température donnée et ainsi de mettre les niveaux de contamination en lien avec les conditions réelles d’emploi (durée de vie du produit et température de stockage).

Vue les interrogations et la demande grandissante des industries de l’agroalimentaire ainsi que les grandes enseignes sur la contamination des aliments par les huiles minérales, le LNE se propose donc d’accompagner les différentes parties prenantes dans la chaîne de fabrication et d’approvisionnement dans la mise en œuvre de leurs matériaux destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires.

Les outils développés au cours de programmes de recherche partenariale permettront d’évaluer la contamination des produits par ces substances dès la phase de conception d’un matériau.

Date de mise à jour : Mars 2017

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